14.12.2013
Deux anciens chez les légionnaires parachutistes
Après un mois de formation militaire initiale à La Courtine et deux mois au 4ème bataillon de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion chef de bataillon Perceval), nous avons atterri, le lundi 10 décembre, à l’aéroport de Calvi sur “l’Île de beauté”. Destination finale : le camp Raffalli du 2ème Régiment étranger de parachutistes.
Nous allons vivre ici pendant quatre (Jean) et huit mois (Miltiade), nos stages respectifs nous imposant un séjour en régiment plus ou moins long. Cette période est un véritable service militaire propre aux écoles que nous avons intégrées à la rentrée 2012.
En arrivant au 2ème REP, nous savions que nous entrions dans cette grande et mystérieuse institution qu’est la Légion Étrangère. Elle a ses propres traditions bien sûr, mais aussi ses propres exigences de vie que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans les armées. La Légion c’est aussi une famille et c’est pourquoi nous passerons Noël au régiment, entourés des officiers, sous-officiers et légionnaires.
Le 2ème REP, est issu du 2ème BEP (Bataillon étranger de parachutistes), créé en 1948. Il participe activement à la guerre d’Indochine, s’illustre à la bataille de Diên Biên Phu et reçoit pour sa bravoure la fourragère de la Légion d’honneur. Envoyé ensuite en Algérie, il mène la vie dure aux fellaghas. Il est le seul héritier des autres unités de légionnaires parachutistes, toutes aussi glorieuses. En 1978, le régiment s’illustre en sautant sur Kolwezi au Zaïre (actuel Congo) pour une libération d’otages. Il a été engagé sur tous les théâtres d’opérations extérieures : du Tchad à l’Afghanistan en passant par la Côte-d’Ivoire, le Congo et le Kosovo et sauta sur Tombouctou (Mali) en février dernier. Aujourd’hui le régiment se caractérise par sa disponibilité totale et permanente (il est le seul à être opérationnel au moment de Noël), ce qui lui permit d’envoyer une compagnie opérationnelle en Centrafrique fin décembre et une au Mali en janvier.
En arrivant au régiment nous avons été intégrés à la “promo”. C’est une particularité du régiment : le 2ème REP est le seul régiment à faire passer le brevet parachutiste chez lui et non à l’École des troupes aéroportées de Pau. Ainsi la “promo” est formée des légionnaires arrivant au régiment et qui suivent cette formation s’achevant par l’obtention du brevet parachutiste.
Durant notre stage nous avons été affectés à la 1ère compagnie, bien que nous ayons aussi rejoint d’autres compagnies lorsqu’elles pouvaient nous accueillir lors d’exercices ou d’entraînements intéressants. Parmi eux : la participation à une manip hélico dans le maquis, l’encadrement d’un stage destructeur (mise en œuvre d’explosifs) pendant deux semaines. Nous sommes passés au CNEC (centre national d’entraînement commando) dans les Pyrénées orientales et avons obtenu notre brevet d’aguerrissement commando. Nous avons suivi une semaine de tir avec un détachement partant au Sénégal former l’armée locale. Dans la vie au quartier, nous avons vécu beaucoup d’expériences propres à la vie de la Légion : sauts, séances de tir, cours de français pour les légionnaires… Le sport occupe bien sûr une place importante, tous les matins deux heures y sont consacrées et les footings nous emmènent sur les plages ou dans les montagnes corses.
Au-delà d’un stage purement militaire, cette période a été pour nous une réelle expérience humaine. Nous avons été au contact des légionnaires, ces hommes aussi fascinants que mystérieux. Ils sont tous uniques, de pays parfois totalement différents, mais chez eux on sent une même passion du combat, une étonnante cohésion et une envie de se surpasser. Lors du départ pour le Mali il était impressionnant de voir chez chacun l’envie de partir à tout prix. Le combat met réellement « dans leurs âmes enthousiasme et vaillance » comme le clame le chant légionnaire Contre les Viêts. Ceux qui restaient au régiment en avaient le cœur gros.
Tranchant avec notre scolarité, ce stage a été une très belle et enrichissante expérience. Vivre la Légion est la meilleure façon de la comprendre. Ce stage chez « les hommes des troupes d’assaut » restera un souvenir inoubliable.
Jean CARTON
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École Polytechnique
Miltiade de FOUGEROLLE
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ENSTA Bretagne
