(1/5) Joseph MALÈGUE, ancien élève de Stan cité par le Pape, est aujourd’hui réédité !

Aux premières heures de son pontificat, le pape François citait deux monuments de la littérature française : Léon Bloy et Joseph Malègue. Si Léon Bloy était alors déjà connu d’un large public, ce n’était pas le cas de Malègue ; faute d’être rééditée, son œuvre est en effet demeurée confidentielle pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, c’est chose réparée : grâce au pape et aux éditions du Cerf, le grand roman de Malègue Augustin ou le Maître est là est enfin réédité ! L’occasion pour nous de vous présenter l’auteur et son œuvre et de ressortir les vieux annuaires de l’école, sur les traces de Malègue…
« Il y a les saints de tous les jours, les saints "cachés", une sorte de "classe moyenne de la sainteté", comme le disait un auteur français, cette "classe moyenne de la sainteté" dont nous pouvons tous faire partie ». Pape François, Homélie à Saint-Paul-Hors-les-Murs, 14 avril 2013. [1]
Paradoxe ! Le grand romancier français que nombre de ses compatriotes continuent d’ignorer est cité par un pape venu du lointain. Faut-il que ce soit un argentin qui vienne arracher à l’oubli ce monument de notre patrimoine littéraire qu’est Joseph Malègue ? Le pape François semble familier de ces grands auteurs catholiques étrangement passés sous silence dans notre pays…
Les références pontificales réveillent des pans entiers de notre mémoire nationale. Peut-être, en cherchant bien, pourra-t-on encore exhumer dans quelques vieilles bibliothèques provinciales, telles de précieuses reliques, quelques exemplaires jaunis d’un ouvrage de Malègue. Mais le moyen le plus sûr d’offrir l’œuvre du grand romancier au large public qu’elle mérite était, sans nul doute, de se lancer hardiment dans l’aventure de sa réédition. C’est chose faite depuis peu...
Le ministère d’aumônier m’avait convaincu du bien que pouvait faire la lecture de grands ouvrages sur des esprits en formation. Je ne manquais pas de diffuser les bons auteurs. J’étais sûr de l’impact d’un Léon Bloy, d’un Bernanos. Plus incertaine était la réception de Malègue. Plusieurs trouvaient le roman trop long et fastidieux. D’autres, au contraire se montraient enthousiastes et dès la lecture achevée, se lançaient avec une fougue persuasive de converti dans la diffusion de l’œuvre de Malègue. Avec ces derniers, nous reçûmes comme un signe du ciel la citation du grand romancier méconnu dans la bouche du pape François. Puisse un si haute autorité redonner faveur à Augustin où le Maître est là, ce fabuleux roman qui ne demande qu’à poursuivre sa carrière dans bien des cœurs, y dispensant ses traits de lumières et les disposant à un acte de foi renouvelé et salvateur.
Père Guillaume de MENTHIÈRE
Curé de la paroisse Saint Jean-Baptiste de la Salle (Paris)
à lire également :
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(3/5) Le grand roman de Malègue, Augustin ou le maître est là
(4/5) L’oeuvre de Joseph Malègue
(5/5) Malègue à Stan
Augustin ou le maître est là, le grand roman de Joseph Malègue, est aujourd’hui réédité aux éditions du Cerf. 832 pages, 30€
[1] Le pape fait allusion à Joseph Malègue dont le deuxième roman posthume, porte précisément le titre Pierres noires ou les classes moyennes du salut (1958).