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27.06.2014

(5/5) Malègue à Stan

Que sait-on du passage de Joseph Malègue à Stanislas ?

Nous sommes en 1895. Félix Faure préside la IIIème république depuis le 17 janvier. En octobre, passées les vacances d’été et après avoir obtenu le baccalauréat de philosophie avec la mention très bien, Joseph Malègue entre à 18 ans en classe de Rhétorique Supérieure au Collège Stanislas.

Le Collège d’alors est une véritable institution au cœur de Paris, dont toute l’organisation est ordonnée en vue de l’enseignement et de l’éducation chrétienne de ses élèves. Voici comment le Collège se présente lui-même dans l’annuaire de l’époque [1] :

« L’esprit qui préside à l’ensemble et aux détails est éminemment l’esprit des bonnes familles chrétiennes. Il comprend de la part des maîtres une sollicitude paternelle et un dévouement de tous les instants ; il réclame des élèves une confiance et une docilité filiales, l’amour de l’ordre, l’application à l’étude, une piété sincère, le respect de tout ce qui est bien, en particulier, de l’autorité, des mœurs et du bon ton. On tend à former des hommes se distinguant par la rectitude de leurs principes, la noblesse de leurs sentiments, la fermeté de leur caractère et l’honnêteté de leur vie. ».

Plus loin, dans le même ouvrage, la présentation du règlement démontre encore à quel point l’amour de l’ordre devait régler toute la vie de l’établissement, où chaque élève, sans exception, se devait de porter l’uniforme :

« Le Règlement a pour objet la discipline. Toute discipline repose sur le respect et la soumission dus à l’autorité et sur le sentiment du devoir. L’autorité est l’attribution de toute personne qui a un droit sur les actes et la volonté d’une autre. Toute autorité vient de Dieu : Omnis potestas a Deo (S. Paul). (…) L’esprit du Règlement est : Ordre, Silence, Travail, Docilité, Respect, Décence, Piété. ».


Tel est l’univers ordonné que le jeune Malègue rejoint en intégrant la classe de rhétorique supérieure. L’annuaire de 1897 précise l’ambition et la portée de cette classe au programme généreux. Son objectif est de préparer les élèves aux épreuves de l’Ecole normale supérieure ou à l’examen de licence :

« Etudier avec ampleur et liberté la littérature, la philosophie et l’histoire, achever d’acquérir la pratique des langues anciennes, se former à la traduction précise et à la composition personnelle, s’exercer à la parole dans des conférences, surtout prendre l’habitude de l’effort soutenu et du travail réglé, tel est le profit qu’un élève bien doué et bien intentionné doit retirer de la rhétorique supérieure. On a pensé que la création de cette classe répond à une nécessité de l’heure présente ; plus, en effet, l’on tend à réserver au petit nombre la haute et forte culture des humanités, plus il importe que cette élite trouve aisément sous l’habile direction de maîtres éprouvés, les ressources d’enseignement et l’appui moral dont elle a besoin. »


C’est ainsi que Malègue obtient de bonnes moyennes et est présenté au Concours général de composition française. Il obtient le premier accessit, prix qu’il reçoit des mains du ministre de l’Instruction publique. Un an plus tard, il terminera une licence ès lettres ; mais à la fin de l’année scolaire 1896-1897, une grave pleurésie l’empêchera de se présenter aux épreuves de l’Ecole Normale Supérieure. Toute sa vie sera marquée par les conséquences de cette maladie. Mais cela ne l’empêchera d’être rééditée en janvier 2014 après avoir été cité par le Pape François !


V. Colin (Promotion 2004)


Emploi du temps de la classe de Joseph Malègue


Mention faite au prix remporté par Joseph Malègue, in Annuaire du Collège Stanislas pour l’année 1897


Le nom de Joseph Malègue apparaît dans l’Annuaire de l’Association Amicale 1897-1901


à lire également
(1/5) Joseph Malègue, ancien élève de Stan cité par le Pape, est aujourd’hui réédité !
(2/5) Qui est Joseph Malègue ?
(3/5) Le grand roman de Malègue, Augustin ou le maître est là
(4/5) L’oeuvre de Joseph Malègue




[1] Toutes les citations en italique sont tirées de l’Annuaire du Collège Stanislas pour l’année 1897, renfermant les documents relatifs à l’année 1896