15.12.2015
Editorial de Novembre 2015
La valeur de l’engagement
Chers amis,
Vous avez mieux découvert dans notre dernier numéro, quelles étaient la richesse et la générosité de l’association des Anciens Elèves de Stanislas qui travaille depuis 150 ans au service de l’amitié entre les anciens élèves, entre les générations, ainsi qu’au service du Collège, de la réussite de l’éducation donnée aux élèves, au soutien de l’institution gérant le Collège lui-même et dont l’objectif principal est de poursuivre sa vocation à travers les siècles. La société depuis la Révolution a connu bien des bouleversements et, dit-on ou constate-t-on un peu partout, ces derniers sont loin d’être terminés, au contraire : évolution ou décadence des mœurs, individualisme grandissant, perte des repères les plus élémentaires. En effet, la société n’est plus capable de discerner le bien du mal, ou le discerne trop bien pour ne faire l’apologie que de tout ce qui peut déstructurer l’homme. Les choses étant ce qu’elles sont, l’heure n’est certainement pas à l’abandon ni à au désespoir, ni au regret d’une époque révolue. La seule question qui vaille est bien de savoir ce que chacun de nous à son niveau, est capable de faire pour contribuer à un redressement dont il est évident qu’il adviendra, porté pour certains, par l’espérance de la résurrection et de la vie éternelle. Moi, collégien, comment puis-je apporter ma pierre à la reconstruction de l’Édifice ? Et moi, étudiant, qui travaille sans cesse ? Et moi, jeune ou moins jeune professionnel, qui suis également tant sollicité par mon bureau et par toute l’électronique qui me permet une connexion permanente à mon stress quotidien ? Et moi, retraité, qui suis un peu dépassé par ce monde que j’ai du mal à comprendre, où la discussion avec mes petits-enfants me semble parfois si déconcertante ? Eh bien, cette contribution, dont le monde a besoin, commence par la valeur que je suis capable de donner à l’engagement, capable de faire ce que mes parents me demandent, avec obéissance parce que justement ils me le demandent, et parce que je crois qu’ils le font pour mon bien. Capable de travailler au-delà de ce que l’on me demande, parce que mon premier devoir d’enfant est d’apprendre. Capable de travailler avec application, capable d’accepter les petits sacrifices induits par mon attitude au travail, comme me séparer de mon téléphone, de mes tweets, de mes snaps, de mes sms, de mes like, capable d’être disponible à la réflexion, au silence. Capable de faire des efforts et de me dépasser. De faire de mon mieux. Chacun sera capable de discerner avec liberté les efforts qu’il peut faire, pour faire de son mieux, cette expression scoute n’étant évidemment pas exclusive. Capable de faire de son mieux, mais pas seulement un instant. Pas deux instants mais tout le temps. C’est à travers la persévérance d’une attitude volontaire, du respect de ses engagements que nous pourrons être exemplaires et témoigner. C’est donc par le témoignage du respect de nos engagements, du service prioritaire de notre devoir d’État que nous pourrons bouleverser le monde. Le monde qui nous entoure, et donc le monde dans son ensemble. Chacun selon ses talents. C’est en tenant le cap que les marins atteignent le but, c’est en tenant le cap que nous rayonnerons, que nous saurons témoigner au monde que la direction que nous avons prise est la bonne, que nous serons des guides, des boussoles et non des girouettes. À l’image de ce que souhaitent entretenir les Anciens à travers le rayonnement de leur association, à travers la stabilité des institutions dans lesquelles ils interviennent, soyons donc les pierres d’un nouvel édifice dont le monde a tant besoin. C’est par notre témoignage vivant, par notre engagement permanent que nous le construirons, dans le silence de l’effort et de l’humilité, portés par la certitude de la victoire du bien sur le mal.
Etienne TÉQUI Président de l’AAAECS Promo 1992
